alain desjacques

La matière et le son : considérations ethnomusicologiques sur les classifications instrumentales

http://methodos.revues.org/2508

 

Résumé :

 

Classer les instruments de musique ne relève pas d’une opération mentale simple. Les exemples fournis dans différentes cultures, à écriture ou sans écriture, montrent combien sont variables les concepts théoriques de bases, formulés ou non, qui font références à la matière, à la vibration de la matière, à la forme musicale produite, au symbolique, à la fonction musicale ou sociale des instruments, conduisent à l’élaboration de systèmes parfois complexes. Depuis la fin du XIXe siècle, les systèmes européens, parmi les plus complexes qui soient, essaient de se construire dans une perspective scientifique en perpétuelle évolution qui montre aussi ses propres limites.

 

Extrait :

 

Chaque civilisation, chaque culture a élaboré à différents niveaux d’expression, un discours concernant ses propres instruments de musique, ses origines, ses classifications. En Occident, face à la profusion des instruments de musique dont se dotaient de nombreux musées européens depuis l’ère des empires coloniaux, la recherche organologique a progressivement élaboré, depuis la fin du XIXe et début du XXe siècle, des systèmes taxinomiques dans une optique comparativiste à visée universaliste, une sorte de classification supérieure globalisante à vertu encyclopédique, mais aussi en rupture épistémologique avec celles des débuts tâtonnants et celles qui sont véhiculées dans le discours émique, c’est à dire produit par les autochtones. Ce courant de recherche a toujours de beaux jours devant lui, bien que de plus en plus on commence à s’intéresser sérieusement, enfin, aux discours que les différentes cultures tiennent à ce sujet.



31/03/2011
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