alain desjacques

La mythologie comme présupposé au savoir musical ?

http://books.google.fr/books?id=E9U7I365JsoC&pg=PA193&lpg=PA193&dq=desjacques+aspect&source=bl&ots=NaqjZ7zTQV&sig=ECNjgv2XaAbna7Yc065x2kyCW20&hl=fr&ei=zZe_SeODKIGv-Qal_cWkDw&sa=X&oi=book_result&resnum=1&ct=result#PPA1,M1

 

Extrait :

La connaissance mythologique comme présupposé au savoir musical ?

 

 

Actes du Colloque « Construire le Savoir Musical », Université de Montréal, Québec, Octobre 2001.

 

 

Le terme« ethnomusicologie », tel qu’il est véhiculé en langue française, donne à la discipline un aspect extérieur un peu savant, éloigné de la langue courante, et en tous cas apparemment compliqué, puisque formé de la successionde trois termes accolés : « ethno-» (ethnie), de « musico- » (musique) et de « -logie » (logos). En inversant l’ordre des mots, l’appellation de cette discipline devient alors plus claire, pour un plus grand nombre, puisqu’elle semble concerner a priori « l’étude-de-musique-ethnique ». Mais l’étiquette ainsi trouvée correspond-elle bien au contenu ? En changeant d’appellation, a-t-on opéré une rupture épistémologique pour la constitution d’un nouveau type de construction du savoir musical, en délimitant ainsi un nouveau champ d’étude ?[i] Le terme même de « ethnomusicologie » suppose-t-il donc l’existence de « musiques ethniques » dans les productions musicales de l’humanité et par conséquent un champ scientifique qui évaluerait, statuerait du degré d’ethnicitié de telle ou telle musique, indépendamment d’un point de vue des agents qui constituent cette science ? Car il s’agit bien d’abord d’un problème de point de vue, de point de départ à partir duquel est envisagé les investigations dans ce domaine. Lorsqu’un chercheur par exemple assemble, puis analyse un corpus d’informations, sur quelque support que ce soit, à partir de musique de tradition orale exécutée dans leur contexte, originel ou non, tout le monde s’accorde à dire que cette démarche relève de l’ethnomusicologie, parce qu’elle participe à la connaissance musicale d’un champ d’étude constitué principalement de musiques autres que celles émanant de la culture occidentale savante. Mais l’inverse est-il vrai?



[i] La question n’est pas nouvelle (voir Caillat, 1977), mais a-t-elle été épuisée pour autant ?



08/10/2010
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